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La ville apparaît au fond d'une baie, où viennent mourir les contreforts septentrionaux de la Khroumirie. La cité actuelle a été édifiée au début de l'époque coloniale à l'emplacement de l'antique Thabraca, qui exportait vers Rome les produits de son arrière-pays (blé de Béja, marbre de Chemtou, bois et fauves des forêts de Khroumirie).

Le fort génois fut édifié au sommet du promontoire qui avance sur la mer. Face au port et à la ville, il est une sorte de gardien majestueux. Les Génois qui dominaient cette partie de la Méditerranée s'intéressèrent au beau corail rouge que l'on sort des flots. Aujourd'hui le corail reste la spécialité de la ville et des ateliers confectionnent de ravissants bijoux.

A partir des Aiguilles de Tabarka (formation rocheuse érodée par la mer) la route vers l'Algérie grimpe à flanc de montagne au-dessus d'une mer splendide.

A la fois petit port voué à la pêche et au transport du liège, et station balnéaire, Tabarka attire sur ses côtes en été, une clientèle plutôt jeune. Ses festivals d'été de jazz et de musique du monde ont aujourd'hui une renommée internationale.

Le marché central, haut lieu du poisson, des viandes, des légumes et des épices, où se pressent les Tunisois est une promenade agréable pour se plonger dans le quotidien de la ville.

Plus que toute autre ville tunisienne, Tunis a un double visage ; une ville moderne et une médina qui s'opposent, se mêlent, se prolongent.  

Place de l'Indépendance, la façade de style néoclassique de l'ambassade de France (1861) fait face à la cathédrale Saint-Vincent-de-Paul (1882) à l'architecture romano-byzantine.

La Bab el-Bahr (ou porte de France) située à l'extrémité de l'avenue de France constitue le trait d'union symbolique entre le noveau et l'ancien Tunis. Les anciens murs d'enceinte hafsides qui protégeaient la ville ont en grande partie disparu ; seule reste cette porte qui date de 1848 et par laquelle on accède à la médina.

Le sultan hafside Abu Amr Othman fit construire à proximité de la Mosquée Zitouna, entre 1448 et 1450, une midha (salle d'ablutions) composée de la salle proprement dite et d'une courette entourée de latrines. La pièce, rectangulaire possède un espace central bordé sur trois côtés d'une étroite galerie. Au centre figure un bassin octogonal avec une fontaine permettant à huit personnes de s'asseoir et de se laver rituellement.

"C'était le printemps du paysan, celui qui portait dans sa voix brève et cristalline les jardins de la mer, celui qui récoltait de son rose chant le mulet et tirait de ses résidences caverneuses le pagre et le denté, celui qui caressait de ses paupières l'étoile du matin, pour rentrer, chaussé d'embruns, avec le loup des tempêtes exténuées.

C'était mon père, et le temps est passé."

                                                                   Moncef Ghachem

(L'Epervier, nouvelles de Mahdia) 

(Descendant d'une famille de pêcheurs depuis 4 générations, Moncef Ghachem est né le 29 juillet 1946 dans une maison près du cimetière de Mahdia, situé au bord de la Mer Méditerranée, et dont l'environnement marque son imaginaire)

Photo wikipedia (auteur : Jaume Ollé)